Examen de certains enjeux concernant les contrats publics de services professionnels de génie-conseil à Montréal pour le domaine des infrastructures (IRIS)

Il y a dix ans, la Commission d’enquête sur l’octroi et la gestion des contrats publics dans l’industrie de la construction [ci-après CEIC ou commission Charbonneau] déposait son rapport, à la suite d’une enquête dont les révélations avaient secoué le Québec. Parmi les 60 recommandations formulées, les commissaires ont affirmé qu’« il est primordial de rééquilibrer le recours aux firmes de génie-conseil et de redonner aux donneurs d’ouvrage les coudées franches lorsque vient le temps de déterminer si des travaux doivent être réalisés à l’interne ou octroyés en sous-traitance1 ». Dans la foulée du début des travaux de la CEIC, le ministère des Transports du Québec [ci-après MTQ] avait procédé à l’embauche de 625 employé·e·s entre 2011 et 2014, de sorte que les travaux de surveillance réalisés à l’interne avaient augmenté de 16 à 21 %, et les activités d’inspection, de 43 à 58 %. Le MTQ estimait alors que cette politique avait généré des économies de 11,2 millions $ pour l’année 2013-2014 seulement2.

Être artiste (Nathalie Heinich)

Les peintres et les sculpteurs n’ont pas toujours occupé la même place dans la société : conditions de travail, statut juridique, encadrement institutionnel, position hiérarchique, fortune, mode de vie, notoriété, critères d’excellence, et même caractère ou aspect physique ont considérablement changé au cours des siècles, du Moyen Âge à aujourd’hui. C’est l’ensemble de ces différentes caractéristiques qui forme leur « statut » : celui-ci englobe donc non seulement les conditions matérielles de leur activité, mais aussi les représentations qui y sont associées, ainsi que la dimension symbolique des significations du mot « artiste ». Cette investigation relève donc autant d’une anthropologie de la notion d’artiste que d’une sociologie ou d’une histoire sociale de l’art.

Sortir de la crise en démarchandisant le logement (IRIS)

Cette année encore, le 1er juillet s’annonce difficile pour bien des locataires. En effet, l’édition 2025 du revenu viable a montré que les hausses de loyers pèsent lourd dans l’augmentation du coût de la vie : alors que le Tribunal administratif du logement suggérait des hausses moyennes de 4 % en 2024, les données de la SCHL indiquent plutôt des hausses moyennes de 11 % dans les sept villes étudiées.

Loin d’être les symptômes d’une « crise du logement » temporaire, ces hausses sont en fait le produit d’un système dans lequel les propriétaires s’enrichissent au détriment des locataires. Voilà pourquoi on ne peut espérer résoudre le problème simplement en construisant plus de logements. Pour réellement améliorer les choses, il faut sortir de la logique du profit en démarchandisant le plus possible le parc locatif.

C’est dans ce contexte que des organismes de défense du droit au logement tel que le FRAPRU demandent que le gouvernement agisse en soutenant la création de nouveaux logements sociaux et communautaires. La recherche montre qu’avec le contrôle des loyers, il s’agit du moyen le plus sûr de répondre de manière pérenne à la situation dramatique créée par les hausses vertigineuses de loyer, les évictions et le manque de logements adaptés aux besoins des familles et des locataires à faible revenu.

Parmi les acteurs impliqués dans le milieu du logement social, plusieurs considèrent qu’il serait réaliste de doubler la part du logement social et communautaire pour qu’elle atteigne au moins 20% du parc locatif d’ici 15 ans. Le Québec se situerait alors encore loin derrière le Danemark, où 20% de l’ensemble des habitations est à but non lucratif.

Cela permettrait toutefois de répondre aux besoins de dizaines de milliers de ménages, en plus d’apporter différents bénéfices sociaux, puisqu’il est démontré que l’accès au logement social contribue notamment à la vitalité du tissu social, à l’engagement communautaire et à la diminution de certains problèmes de santé.

La dérive des médias québécois vers la droite (Presse-toi à gauche)

La droitisation des médias québécois est au centre du débat. Une lettre co-signée par plus de 2 000 intellectuels et personnalités de la société civile a d’ailleurs été publiée pour s’opposer au financement public d’un groupe médiatique de droite radicale comme Québecor. Depuis plusieurs années, cette question de la dérive médiatique est abordée dans nos entrevues. Dans ce montage, vous pouvez écouter les réponses de plusieurs personnalités qui tentent d’expliquer les causes de cette dérive, souvent occultée par les médias eux-mêmes, qui ne réalisent pas que la crise actuelle les pousse à se radicaliser, parfois par nécessité économique, parfois pour des raisons idéologiques.

Essais sur la croyance et l’incroyance (Pierre Vadeboncoeur)

Sans la croyance, rien ne marcherait. C’est la faiblesse de la pensée rationaliste de s’imaginer que s’il n’y avait que la raison, tout marcherait, au contraire. On méprise la croyance, mais c’est par une vue incroyablement courte. La vérité a cependant tous les droits. Contre la croyance, contre l’incroyance, contre le doute. Toujours la culture s’est appuyée sur une représentation du réel et jamais autant sur la réalité même. Pratiquer une brèche. Casser un conformisme. Reprendre une liberté. Rouvrir un territoire. Mon livre n’a pas beaucoup d’autres buts.