Bande-son pour un coup d’État (Johan Grimonprez)

En 1960, aux Nations unies, le Sud déclenche un séisme politique. Les musiciens Abbey Lincoln et Max Roach s’incrustent au Conseil de sécurité, tandis que les États-Unis envoient l’ambassadeur du jazz Louis Armstrong au Congo pour détourner l’attention de leur premier coup d’État post-colonial africain.

Le réalisateur Johan Grimonprez capture le moment où la politique africaine et le jazz américain entrent en collision dans ce magnifique film-essai, une captivante montagne russe historique qui met en lumière les machinations politiques ayant conduit à l’assassinat du leader congolais Patrice Lumumba en 1961. Richement illustré par des témoignages de première main, des mémos gouvernementaux, des récits de mercenaires et d’agents de la CIA, des discours de Lumumba lui-même, et un véritable panthéon du jazz, Bande-son pour un coup d’État interroge l’histoire coloniale pour raconter un récit essentiel qui résonne plus que jamais dans le climat géopolitique actuel.

La moitié gauche du frigo (Philippe Falardeau)

Christophe, un ingénieur aéronautique au chômage de trente ans, et Stéphane, un activiste social impliqué dans le domaine du théâtre, sont à la fois grands amis et colocataires. Leur amitié est mise à rude épreuve le jour où ils décident de travailler ensemble sur un projet de documentaire sur l’emploi. Christophe accepte que Stéphane enregistre sa recherche d’emploi jusqu’au moment où il trouvera du travail. Inlassablement, Stéphane poursuit Christophe de sa caméra vidéo, d’entretiens d’embauche en séminaires de carrière. Mais le projet s’éternise.

Diario di un maestro (Vittorio De Seta)

Dans une école de la périphérie romaine, un jeune enseignant inexpérimenté donnant ses cours dans une classe à moitié vide décide d’affronter le problème de l’absentéisme en allant à la recherche dans le quartier des enfants qui « sèchent » les cours. Cette nouvelle façon de procéder et les dialogues qui s’ensuivent aboutissent à la création d’un enrichissement réciproque entre les jeunes élèves et le maître (Bruno Cirino) lequel aux yeux des téléspectateurs représente la personne qui met en pratique des idées prêchées mais jamais appliquées.

Chroniques de Nitinaht (Maurice Bulbulian)

Ce long métrage documentaire de Maurice Bulbulian trace le portrait sans fioriture d’une communauté autochtone luttant pour mettre un terme à un héritage douloureux d’agressions sexuelles, d’inceste et de violence familiale. Pendant près de sept ans, le cinéaste primé a recueilli les témoignages des Ditidahts du village de Nitinaht Lake en Colombie-Britannique, après qu’un aÎné respecté de la communauté eut été reconnu coupable d’agressions sexuelles sur sa petite-fille. Grâce au courage des participants, ces récits ont joué un rôle déterminant dans le processus de guérison de la communauté, en permettant aux membres de partager ce qu’ils avaient vécu et de mettre fin au cycle de la violence sexuelle et aux conséquences dévastatrices du système des internats.

https://www.onf.ca/film/chroniques_de_nitinaht/

La justice en procès: l’affaire Morgentaler (Paul Cowan)

Ce long métrage documentaire utilise des scènes de reconstitutions d’événements pour faire revivre une cause célèbre qui a ébranlé le Dr Henry Morgentaler entre 1970 et 1976. Le film n’est pas un débat sur l’avortement; il n’absout ni ne condamne le moyen utilisé par le Dr Morgentaler pour défier la loi. Il permet cependant au spectateur de mieux comprendre les répercussions juridiques de l’affaire et de mieux connaître le médecin qui a mis en jeu sa carrière et sa liberté pour un principe qu’il défendait, à savoir le droit des femmes à disposer de leur corps.

https://www.onf.ca/film/justice_en_proces_laffaire_morgentaler/