L’écriture comme source de créativité

 

Je vous écrivais une brève mentionnant un exercice que j’ai fait réaliser à mes étudiants. Il consistait, avec une seule consigne, à rédiger un texte à l’intérieur des 5 minutes accordées. La consigne était : le moment.

Permettez-moi, avant de vous partager mes écrits, de vous transmettre ce que Sartre mentionne dans son essai Qu’est-ce que la littérature ? L’auteur fait la distinction entre la prose, genre littéraire qui est le plus souvent pratiqué par l’ensemble des individus qui réalise des travaux universitaires ou pour le compte d’une organisation et la poésie. Ainsi, la prose est pour Sartre : « … une attitude d’esprit et le regard, dans la prose, traverse le mot et s’en va vers la chose signifiée. Le mot est donc un véhicule d’idées. Quand il a accompli sa fonction nous l’oublions » (Sartre, 1948). Par cette définition, on utilise le langage comme instrument pour atteindre le monde réel ce que Sartre appelle « les prolongements de ses sens » (Ibid.).

En revanche, il décrit les poètes comme « … des hommes qui refusent d’utiliser le langage. […] En fait, le poète s’est retiré d’un seul coup du langage-instrument ; il a choisi une fois pour toutes l’attitude poétique qui considère les mots comme des choses et non comme des signes ». Vous comprenez donc que, pour Sartre, la poésie est la plus belle réponse d’un esprit créatif. Il ira plus loin encore en mentionnant que, pour laisser parler l’artiste en lui, le poète ne doit pas réfléchir et livrer instinctivement ce qu’il a à l’intérieur de lui. C’est donc dans cet esprit que je vous livre ces deux poèmes écrits sous la contrainte du thème Le moment, en cinq minutes top-chrono. Bonne lecture.

Réfléchir l’enseignement

Les méthodes d’enseignement sont souvent critiquées par les étudiants que je côtoie au niveau universitaire. Plus encore, la direction des universités a jugé bon de mettre en place un système d’évaluation des enseignements qui demande justement aux étudiants de noter les méthodes utilisées ainsi que le type de connaissance qu’ils devraient posséder. Depuis mes débuts dans l’enseignement, je me pose toujours la question du juste équilibre entre les décisions concernant la matière à transmettre ainsi que son corollaire les méthodes pédagogiques utilisées et l’influence que peut avoir l’opinion ainsi que la perception des étudiants de l’enseignement qu’ils reçoivent. L’arbitrage est complexe. L’occasion m’a été donnée de jeter un œil sur un projet expérimental d’enseignement. Sachez tout de suite qu’il s’agit d’enfants de la maternelle et des trois premières années du primaire. Je vous invite à le consulter avant de lire mes réflexions : http://www.3evoie.org/index.php?option=com_content&view=article&id=589:le-projet-follow-through&catid=87:direct-instruction&Itemid=105

Mes réflexions se sont donc portées sur trois points :

1-     Il est souvent reproché à l’enseignement en gestion d’être trop magistral et pas assez pratique. Sachez qu’à cet effet, je n’ai pas entendu les mêmes critiques en enseignement de l’activité physique, en musique ou en philosophie (matières où j’ai fait des études).

2-     Existe-t-il des études universitaires similaires qui, au-delà du clientélisme que visent les sondages internes des universités, permettent de guider la réflexion sur le contenu et les méthodes pédagogiques qui doivent être au centre des actions posées par les enseignants ? Si oui, quelles sont les conclusions ?

3-     Mais surtout, comment se fait-il que nous avancions toujours à tâtons sans l’utilisation de données probantes pour juger du contenu et des méthodes ?

À la dernière question, on pourra répliquer qu’il y a les sondages internes et la demande du marché. Est-ce que vous jugeriez que ces méthodes sont scientifiques ? Je serais curieux de vous lire sur l’ensemble de mes réflexions et bien entendu sur les vôtres.