Les enfants noirs continuent d’être surreprésentés à la DPJ, et le racisme systémique serait toujours en cause. Suite ici
Archives de catégorie : Médias
Banque du Canada: comment conjuger efficacement reddition de comptes et indépendance (IRIS)
Entre février 2022 et juillet 2023, la Banque du Canada a fait passer son taux directeur de 0,5 % à 5 %, soit une hausse de 4,5 points de pourcentage en 18 mois. Plusieurs personnalités politiques ont fortement critiqué cette approche, affirmant qu’elle augmente l’endettement des ménages tout en ralentissant l’activité économique au pays. Face à de telles objections, le gouverneur de la Banque du Canada, Tiff Macklem, a insisté sur l’importance de l’indépendance de la Banque par rapport au monde politique1. Mais comme le faisait remarquer la sénatrice indépendante et économiste Diane Bellemare en août 2023, « [l]e gouverneur de la Banque du Canada a d’énormes pouvoirs, comparativement à celui d’autres banques centrales » et il est temps « d’exiger plus de transparence sur les conséquences véritables de la politique monétaire2 ». Dans cette fiche, j’explique comment il est possible d’exiger de la Banque qu’elle réponde rigoureusement de ses décisions tout en la conservant à l’abri des soubresauts de la joute partisane. Suite ici
La diversité, un argument de vente (Le mouton noir)
La ville de Rimouski a accueilli durant le mois de mars deux évènements marquants : le Caroussel de Films Rimouski ainsi que le FestiQueer.
https://www.moutonnoir.com/2024/03/la-diversite-un-argument-de-vente/
Les blagues racistes ne sont pas bon enfant Pivot
La blague de Guillaume Lemay-Thivierge avec le mot en N alimente la complicité et la suprématie blanches.
https://pivot.quebec/2024/03/20/les-blagues-racistes-ne-sont-pas-bon-enfant/
Tableau de bord et palmarès : faisons le point ! (Presse-toi à gauche)
En début de semaine, le ministre de l’Éducation, Bernard Drainville, a lancé avec fierté son « Tableau de bord en éducation ». Bonne ou mauvaise initiative ? La réponse courte pourrait être : ça dépend de l’objectif poursuivi et de l’usage qui en sera fait. Attention de ne pas s’égarer en chemin ! La suite ici
Les apatrides anonymes Émission du 21 mars 2024
On vous parle des routes migratoires dans le monde, de la Manche, de la Serbie et de Frontex ; on vous présente les actualités latino-américaines ; on traite d’enjeux autochtones et de nouvelles d’ici sur l’immigration, ainsi que de la situation dramatique dans les prisons québécoises ; et on vous propose l’agenda militant et des découvertes musicales ! Pour écouter c’est ici
L’inflation ralentit: la Banque du Canada en prendra-t-elle acte? (IRIS)
On apprenait mardi que l’Indice des prix à la consommation avait connu au Canada une progression sur un an de 2,8% en février. L’inflation se maintient ainsi dans la fourchette de 1% à 3% que la Banque du Canada se donne comme cible pour guider sa politique monétaire. Moins de deux semaines auparavant, la banque centrale avait maintenu inchangé le taux directeur à 5,00%, territoire où il se situe depuis le 12 juillet 2023. Le Conseil de direction de l’institution avait alors justifié sa décision en affirmant être « préoccupé par les risques entourant les perspectives d’inflation ».
Rappelons qu’entre février 2022 et juillet 2023, la Banque du Canada a fait passer son taux directeur de 0,5% à 5%, un niveau qu’il n’avait pas atteint depuis avril 2001. L’objectif de cette mesure: faire croître le coût des emprunts afin de limiter la consommation et ainsi exercer une pression à la baisse sur les prix.
On pourrait conclure que le ralentissement de l’inflation est le résultat de cette politique restrictive si ce n’est que les facteurs qui sont à l’origine de la récente poussée inflationniste sont hors du contrôle de la banque centrale. Chaînes d’approvisionnement paralysées par la pandémie de COVID-19, effets de la guerre en Ukraine et d’événements climatiques extrêmes sur les prix des aliments, conséquences des décisions des pays producteurs de pétrole et de gaz sur les coûts de l’énergie, hausse des profits des grandes entreprises du secteur de l’alimentation… La stabilisation (toute relative, il va sans dire) de ces différents phénomènes a fait ralentir le rythme d’augmentation des prix depuis 2023.
La banque centrale influence cependant encore fortement le niveau des intérêts que les ménages détenteurs d’une dette hypothécaire doivent verser à leurs créanciers. La hausse du taux directeur a fait croître ces paiements et, partant, le ratio du service de la dette des ménages canadiens, qui a atteint 15% au 4e trimestre de 2023. On se trouve dès lors devant un double paradoxe: d’une part, la Banque du Canada contribue à l’inflation qu’elle a le mandat de combattre; d’autre part, l’institution considère le niveau élevé d’endettement des ménages qui en résulte comme un indicateur de vulnérabilités financières.
La prochaine révision par la banque centrale du taux directeur aura lieu le 10 avril. Espérons qu’elle commencera à relâcher l’étau pour le bénéfice non seulement des personnes endettées, mais de l’ensemble de l’économie canadienne qui a jusqu’ici échappé à la récession.
Syndiquer les travailleur·euses autonomes (À babord !)
Le Syndicat associatif des travailleur·euses autonomes du Québec (S’ATTAQ) se consacre à la défense des droits des travailleur·euses autonomes. Quels sont les enjeux propres à cette condition d’emploi bien particulière, et quelles sont les stratégies d’organisation de S’ATTAQ ? Suite, cliquez ici
L’incontournable besoin d’une réforme en profondeur de notre système d’éducation
On le répète ad nauseam, notre système d’éducation est en piteux état. Il y a même un consensus dans la population à ce sujet. Aussi, depuis au moins 2016, de nombreuses voix ont réclamé la tenue d’un nouvelle Commission Parent 2.0 (en référence à la Commission royale d’enquête sur l’enseignement dans la province de Québec de 1961 à 1964) ou des États généraux sur l’éducation, comme ceux de 1995-1996. Suite, cliquez ici
Le bilan peu reluisant de Brian Mulroney (IRIS)
Le bilan peu reluisant de Brian Mulroney
Le décès de l’ancien premier ministre du Canada Brian Mulroney a été souligné par de nombreuses personnalités publiques qui ont rendu hommage à l’homme politique et son imposant legs. Parmi les accomplissements qui ont été salués, on note la signature de l’accord de libre-échange canado-américain (ALE), l’opposition au régime sud-africain d’apartheid puis, en matière environnementale, la conclusion de l’Accord sur les pluies acides.
La disparition de cet éminent politicien conservateur donne toutefois l’occasion de se souvenir des reculs survenus durant ses deux mandats à la tête du pays et de prendre la mesure des conséquences délétères que peuvent avoir des politiques publiques sur le tissu social et économique d’une nation, et ce bien des années après leur adoption.
L’ALE, qui a ouvert la porte à la négociation de l’Accord de libre-échange nord-américain, a participé à fragiliser les conditions de travail sur le continent et à miner la souveraineté des États face aux entreprises privées. La privatisation de plusieurs entreprises publiques a éloigné l’État de certains secteurs économiques stratégiques. L’introduction de la taxe sur les produits et services (TPS) a marqué un virage régressif dans le cadre fiscal canadien. Le resserrement des critères d’admissibilité à l’assurance-chômage et les coupes dans le financement du programme ont concouru à la précarisation des travailleurs et des travailleuses. Quant à la fin du financement fédéral du logement social, qui explique en partie le déficit actuel de logements à prix modeste, il s’agit d’un des préludes à la crise du logement qui sévit au pays. Mentionnons par ailleurs qu’en bon conservateur, l’avocat de formation a aussi tenté de criminaliser à nouveau l’avortement après que la Cour suprême eut invalidé la disposition du Code criminel qui niait ce droit fondamental aux femmes.
En somme, à travers son parti pris net pour le libre marché, Brian Mulroney a avant tout contribué à la dérégulation de l’économie canadienne, faisant de lui une figure importante du néolibéralisme aux côtés de Margaret Thatcher et de Ronald Reagan. Le fait qu’on peine à reconnaître cet héritage en dit long sur la prégnance de ce courant d’idées au Québec et au Canada.