La valeur des contrats accordés par la Ville de Montréal à des firmes de génie-conseil a explosé depuis l’année 2012. Les prix des services de génie-conseil ont même « renoué avec la dynamique de surenchère » dans l’industrie de la construction, qui avait été mise au jour il y a 10 ans par la commission Charbonneau, conclut une étude de l’Institut de recherche et d’informations socioéconomiques (IRIS).
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SAAQclic: quand les méthodes du privé font défaut (IRIS)
Les révélations entendues cette semaine à la commission Gallant, qui se penche sur le virage numérique chaotique qu’a connu la Société de l’assurance automobile du Québec (SAAQ), donnent la mesure du scandale qui s’y est joué dans les dernières années. Le témoignage d’un ancien directeur de la vérification interne et de l’évaluation des programmes a mis en évidence que le déploiement de l’infrastructure SAAQclic avait suivi son cours malgré le fait que des drapeaux rouges avaient été levés à plusieurs moments avant l’inauguration de la plateforme en février 2023.
Au vu des nombreuses anomalies que révélaient leurs tests, d’autres employée·e·s de la société d’État avaient pour leur part averti que la plateforme n’était pas prête et conseillé à la SAAQ de repousser sa mise en œuvre. Ni la direction de la SAAQ ni le conseil d’administration ne semblent s’en être inquiétés, comme c’est le cas d’ailleurs pour les dépassements de coûts qui ont marqué le projet.
Le syndicat représentant les professionnel·le·s en informatique du gouvernement a de son côté appelé à réduire la dépendance de l’État québécois envers la sous-traitance, un des éléments qui, selon toute vraisemblance, a contribué à faire dérailler le projet. C’était d’ailleurs une des recommandations phares de la Commission Charbonneau.
Bien qu’on ne sache pas encore tout de cette affaire, on voit apparaître à travers l’aventure SAAQclic les limites de la gouvernance entrepreneuriale, qui s’est imposée comme mode de gestion des services et des organismes publics depuis les années 1980. Réputé être le « chien de garde » des organisations, un conseil d’administration peut obéir à des impératifs incompatibles avec l’intérêt de la population qu’il est censé servir. Quant aux entreprises externes, leur objectif premier demeure de générer des profits. À l’inverse, les travailleurs et les travailleuses sont plus susceptibles de s’identifier à la mission de leur organisation et chercher à en assurer la réalisation.
Certains souhaitent peut-être que ce fiasco emporte la Coalition avenir Québec, qui à un peu plus d’un an du déclenchement des prochaines élections provinciales, poursuit sa dégringolade dans les intentions de vote. Il faut surtout espérer que le gouvernement, peu importe les couleurs qu’il revêt, de même que les dirigeants actuels et futurs de la SAAQ comme ceux de tout organisme public, remettent en question une fois pour toutes leur foi aveugle dans les mécanismes du privé.
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Sortir de la crise en démarchandisant le logement (IRIS)
Cette année encore, le 1er juillet s’annonce difficile pour bien des locataires. En effet, l’édition 2025 du revenu viable a montré que les hausses de loyers pèsent lourd dans l’augmentation du coût de la vie : alors que le Tribunal administratif du logement suggérait des hausses moyennes de 4 % en 2024, les données de la SCHL indiquent plutôt des hausses moyennes de 11 % dans les sept villes étudiées.
Loin d’être les symptômes d’une « crise du logement » temporaire, ces hausses sont en fait le produit d’un système dans lequel les propriétaires s’enrichissent au détriment des locataires. Voilà pourquoi on ne peut espérer résoudre le problème simplement en construisant plus de logements. Pour réellement améliorer les choses, il faut sortir de la logique du profit en démarchandisant le plus possible le parc locatif.
C’est dans ce contexte que des organismes de défense du droit au logement tel que le FRAPRU demandent que le gouvernement agisse en soutenant la création de nouveaux logements sociaux et communautaires. La recherche montre qu’avec le contrôle des loyers, il s’agit du moyen le plus sûr de répondre de manière pérenne à la situation dramatique créée par les hausses vertigineuses de loyer, les évictions et le manque de logements adaptés aux besoins des familles et des locataires à faible revenu.
Parmi les acteurs impliqués dans le milieu du logement social, plusieurs considèrent qu’il serait réaliste de doubler la part du logement social et communautaire pour qu’elle atteigne au moins 20% du parc locatif d’ici 15 ans. Le Québec se situerait alors encore loin derrière le Danemark, où 20% de l’ensemble des habitations est à but non lucratif.
Cela permettrait toutefois de répondre aux besoins de dizaines de milliers de ménages, en plus d’apporter différents bénéfices sociaux, puisqu’il est démontré que l’accès au logement social contribue notamment à la vitalité du tissu social, à l’engagement communautaire et à la diminution de certains problèmes de santé.