Paul Cargnello, le dernier des musiciens engagés? (Le Devoir)

«Moi, ça fait 30 ans que je suis antifasciste, et 25 ans que j’en fais des chansons », dit le prolifique et pertinent Paul Cargnello, qui, sur Combat Blues, interpelle ses collègues qui ont délaissé l’art de la chanson engagée. Sur ce nouvel album, son vingtième en carrière (solo ou avec The Truth, The Frontline et The Vendettas), l’auteur-compositeur-interprète et réalisateur revient aux sources de son art — le rock, le funk et le reggae — et de son engagement, rendu encore plus urgent quand souffle le vent de la droite idéologique.

Le profit avant l’homme (Noam Chomsky)

Depuis l’effondrement des régimes communistes, le dogme néo-libéral est le pavillon sous lequel les États-Unis, imités par la majorité des pays occidentaux, ont décidé de défendre leurs intérêts stratégiques. Les deux grands mots d’ordre de ce que l’on appelle la «mondialisation» – «moins d’État» et «liberté des marchés» – sont désormais leurs armes privilégiées pour assurer leur domination sur le reste du monde. Pourtant, Noam Chomsky souligne à quel point la réalité du néo-libéralisme actuel tourne le dos aux principes du libéralisme «classique». La compétition est truquée et les pays riches, en position de force, recourent à toutes sortes de mesures qui sont autant de violations déguisées de la liberté qu’ils prétendent défendre.. «Un brûlot fustigeant les hypocrisies du dogme néo-libéral.».

Une révision (Catherine Therrien)

Nacira, élève musulmane studieuse, créé tout un émoi dans son Cégep lorsqu’elle demande une révision de la mauvaise note qu’elle a reçue pour son dernier devoir de philo et qui pourrait, selon elle, remettre en cause son admission à l’université. Pour Étienne, son prof, le problème c’est qu’elle a cité le Coran dans son argumentaire alors qu’il avait clairement spécifié que les textes religieux ne pouvaient pas être utilisés. Étienne, déstabilisé par sa rupture avec Rachel, ne veut rien savoir et défend avec ferveur ses convictions. Ce faisant, il se heurte à Sylvie, l’intransigeante directrice du collège, prête à tout pour satisfaire l’étudiante.

Portrait des Québécoises : Violence (Conseil du statut de la femme)

Différents indicateurs statistiques permettent de brosser un portrait partiel de l’ampleur et de l’évolution de la violence faite aux femmes au Québec, comme en rend compte l’édition 2024 du Portrait des Québécoises. Ils mettent en lumière le fait que :

les femmes sont plus touchées que les hommes par certaines formes de violence, comme la violence sexuelle et la violence conjugale;
certaines catégories de femmes sont plus susceptibles que d’autres de subir de la violence, notamment celles appartenant à des groupes minoritaires;
la violence faite aux femmes est majoritairement le fait d’hommes de leur entourage;
le nombre de femmes qui signalent à la police avoir été victimes de violence conjugale ou sexuelle est en hausse.

Le spectateur émancipé (Jacques Rancière)

« Celui qui voit ne sait pas voir » : cette présupposition traverse notre histoire, de la caverne platonicienne à la dénonciation de la société du spectacle. Elle est commune au philosophe qui veut que chacun soit à sa place et aux révolutionnaires qui veulent arracher les dominés aux illusions qui les y maintiennent.

Certains emploient explications subtiles ou installations spectaculaires pour montrer aux aveugles ce qu’ils ne voient pas. D’autres veulent couper le mal à sa racine en transformant le spectacle en action et le spectateur en homme agissant.

Les études réunies ici opposent à ces deux stratégies une simple hypothèse : le fait de voir ne comporte aucune infirmité ; la transformation en spectateurs de ceux qui étaient voués aux contraintes et aux hiérarchies de l’action a pu contribuer à bouleverser les positions sociales ; et la dénonciation de l’homme aliéné par l’excès des images a d’abord été la réponse de l’ordre dominant à ce désordre. L’émancipation du spectateur, c’est alors l’affirmation de sa capacité de voir ce qu’il voit et de savoir quoi en penser et quoi en faire.

En examinant quelques formes et débats de l’art contemporain, ce livre tente de répondre aux questions : qu’entendre par art politique ou politique de l’art ? Où en sommes-nous avec la tradition de l’art critique et avec le désir de mettre l’art dans la vie ? Comment la critique militante de la marchandise et de l’image est-elle devenue l’affirmation mélancolique de leur toute-puissance ou la dénonciation réactionnaire de l’« homme démocratique » ?

Arrêt sur image – L’enfermement chez Margarethe von Trotta (24 images)

La séquence d’ouverture de Rosa Luxemburg (Margarethe von Trotta, 1986) donne à voir le personnage principal dans la situation qui sera la sienne entre 1914 et 1919. C’est en effet emprisonnée que Rosa Luxemburg (Barbara Sukowa), cette figure révolutionnaire de l’aile gauche de l’Internationale ouvrière, cofondatrice avec Karl Liebknecht de la Ligue spartakiste, passera l’essentiel des dernières années de sa vie.

Quand les élèves se révoltaient : Manuel d’histoire avant l’Effondrement (Francis-Dupuis-Déri et Emanuelle Dufour)

Nous sommes en 2047. L’Effondrement de la civilisation industrielle, provoqué par une crise climatique globale, a eu lieu 12 ans plus tôt. Cette catastrophe avait pourtant été prédite par des milliers de scientifiques et, au tournant des années 2020, par des millions d’élèves du Mouvement des jeunes pour le climat.... Remontant le fil du temps, ce manuel d’histoire conçu pour le programme scolaire de l’année 2047-2048 présente les nombreuses révoltes d’élèves qui ont eu lieu dans le monde avant l’Effondrement. Manifestations, grèves, occupations d’établissements scolaires... Depuis le début du XXe siècle, des millions de jeunes des écoles secondaires et des lycées ont eu le courage de dénoncer, parfois au péril de leur vie, des injustices telles que la ségrégation raciale aux États-Unis, les agressions sexuelles en Inde, les inégalités sociales au Chili, la dictature en Haïti, l’occupation de la Palestine, la répression de la diversité de genre et sexuelle au Canada ou l’inaction climatique aux quatre coins du globe.. Ce manuel scolaire à l’esthétique rétro nous rappelle que, contrairement à ce qu’on enseignait aux élèves dans les écoles avant l’Effondrement, il existe différentes façons de pratiquer la démocratie. Et surtout, qu’il n’y a pas d’âge pour se défendre et se mobiliser au nom de la liberté, de l’égalité, de la justice et de la solidarité !.